Salle Alphonse-Desjardins de l’hôtel de ville de Mont-Tremblant.

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RUES PRINCIPALES

Au Québec, dans un grand nombre de municipalités, on appelle Rue Principale la voie de circulation où, de chaque côté, se dressent les principaux immeubles : religieux, scolaires et municipaux, ainsi que, les magasins possédant le plus de prestige ou d’utilité pour les habitants locaux de même que pour les voyageurs de passage. Généralement cette rue est aussi la route permettant de traverser le village afin de se diriger vers une autre municipalité.

La rue principale représente le cœur névralgique d’une communauté, un lieu de convergence, de rassemblement où l’on peut trouver plusieurs commerces, des restaurants et des activités. C’est également l’endroit où se côtoient tradition et modernité, où loge l’architecture locale de même que les nouvelles tendances.

Les rues principales sont souvent les plus anciennes des municipalités. En flânant le long de ces rues, le passant plonge dans le passé, découvre les bâtiments historiques et les différentes époques ayant marqué une ville. Auparavant, les résidents venaient marcher sur la rue Principale, c’était un lieu de rendez-vous et de socialisation. C’est ce qui constituait le centre-ville.

Les rues Principales de la région ne sont pourtant pas identiques à celles d’origine! De multiples facteurs les ont façonnées, changées, enrichies ou dénaturées… Chaque réalité d’une époque donnée laisse son empreinte. Du temps des chevaux, les rues sont généralement en terre, les commerces ont sur leur devanture des barres d’attache pour leur monture et la forge est un commerce florissant. Pour un usage propret, des trottoirs de bois les parcourent et chaque propriétaire a la responsabilité de leur entretien. Quand l’automobile apparaît et les voyageurs qu’elle transporte, la chaussée se pave, des postes d’essence et des garages naissent, les hôtels se multiplient ainsi que les restaurants. Plus tard, des feux de circulation s’installent, les stationnements deviennent essentiels et les trottoirs se bétonnent. Le magasin général des pionniers devient épicerie, boucherie ou boutique de variétés, d’autres spécialités s’affichent, les chaînes de magasin émergent, la vocation des commerces change selon les différents types de communication ou de loisirs.

D’autres éléments apportent aussi des changements sur ces rues principales : les bâtiments incendiés laissent la place à des immeubles « plus modernes », l’augmentation de la population exigeant plus de ressources, des agrandissements s’effectuent, des édifices sont déplacés. Leur signature se caractérise de la mode du moment.

Dans les municipalités plus rurales, le contournement des villages par les routes provinciales afin de faciliter le transport, telles la route 117 dans les Laurentides, est malheureusement venu changer la dynamique commerciale et sociale des villages. Les voyageurs n’ayant plus à les traverser pour continuer leur périple, la rue principale reçoit beaucoup moins de visiteurs et les commerces moins de clients. Plusieurs de ses marchands survivent difficilement à ces changements et doivent souvent mettre la clé sous la porte. Dans la région, Saint-Faustin (aujourd’hui Mont-Blanc) et La Conception ont fait face à cette conjoncture et leur rue principale a quasi disparue.

Cette exposition vous offre l’opportunité d’explorer la rue Principale de Saint-Jovite (aujourd’hui rue de Saint-Jovite) ainsi que celle de municipalités environnantes. Vous pourrez constater l’évolution de ces rues emblématiques à différents moments de leur histoire. Ces rues ont su, à leur manière, vitaliser le commerce local et améliorer la vie de leurs citoyens. Laissez-vous donc guider par les photos, les textes explicatifs et les artéfacts qui vous accompagneront dans cette odyssée historique.