Les sucres
Une belle tradition.
Bien avant la venue des Européens en Amérique, les autochtones recueillent l’eau d’érable. Les premiers Français établis ici imitent les habitants du pays et font de cette cueillette une pratique courante. À chaque érable entaillé est inséré un chalumeau en bois pour permettre à l’eau de s’écouler dans le seau suspendu à l’arbre. L’eau est ensuite versée dans un grand baril posé sur un traineau et transporté par les chevaux jusqu’aux feux de cuisson ou à la cabane à sucre. Ne reste plus qu’à la bouillir dans un grand chaudron de fonte afin qu’elle se transforme en sirop.
La cabane à sucre est idéalement construite au centre de l’érablière, dans un endroit sec et préférablement ensoleillé. Bâtie de planches de bois et de poutres équarries à la hache, la cabane possède un toit en tôle à double versant. La présence d’un tire-vapeur assure l’évacuation de l’humidité produite par l’ébullition de la sève.
Dans cet intérieur rustique se retrouvent une table, un établi le long d’un mur, des bancs et des chaises. Tous les instruments en usage pour la production du sirop sont présents sur place : chaudières, moules à sucre, poêlons et autres outils indispensables. L’exploitant de la cabane à sucre, communément appelé le sucrier, fait de la cabane sa résidence secondaire durant presque un mois. En effet, de la mi-mars à la mi-avril, période où la coulée de la sève bat son plein, la cuisson se poursuit même la nuit!
Bien vite, la cabane à sucre devient un lieu de détente et de plaisir. La famille, les amis, les voisins prennent l’habitude de s’y réunir régulièrement. Les étapes d’évaporation donnent lieu à de délicieuses dégustations : le réduit, l’écume, le sirop et la tire! Quel régal! S’ajoutent encore de copieux repas et parfois de la musique, des danses et des chants :
En caravane allons à la cabane
Oh! Eh oh ! On n’est jamais de trop
Pour goûter au sirop
Pour goûter au sirop d’érable.