Les moyens de transport

Naturellement, à cette époque, il est de l’apanage des hommes de s’occuper et de conduire tout véhicule mis à leur disposition. Jusque vers 1920, les voitures tirées par les chevaux dominent tous les déplacements. Peu à peu cependant les automobiles font leur apparition et les plus avant-gardistes ou les plus téméraires ou les plus riches sont fiers d’exhiber la leur!
Les véhicules hippomobiles

« Messieurs, dames, un beau tour de calèche… ?»

Si la calèche est aujourd’hui un atout touristique de plusieurs villes, il en est tout autrement dans les villages et campagnes au tournant du vingtième siècle. Les voitures tirées par les chevaux sont la norme. Tout habitant et villageois possèdent un ou des chevaux, bien nourris et soignés car ils sont à la fois instruments de travail, labour, foin, bois, et instruments de locomotion. La plupart du temps, ils sont attelés par paire au tombereau, charrette, boghei, traîneau, carriole ou sleigh, selon l’utilisation, le déplacement ou la saison.

Le tombereau, la charrette ou le traîneau servent surtout aux travaux de la ferme ou du chantier, le boghei, la carriole et la sleigh s’utilisent pour les sorties, aller à la messe, visiter la parenté ou le voisinage ou s’approvisionner au village.

Le dimanche, toute la famille se fait belle, le père a « astiqué » ses chevaux et son boghei ou sa carriole sont fin prêts pour transporter tout ce beau monde à l’église d’abord, dévotions obligent, puis, chez les grands-parents pour le dîner dominical traditionnel. Après, les discussions, les tablées de cartes et le p’tit caribou ont raison de l’après-midi. Puis, la marmaille qui s’en donne à cœur-joie dehors est rassemblée et les fidèles chevaux ramènent toute l’équipée à la maison. Lors de soirées plus « arrosées », pas besoin de chauffeur désigné, les bêtes connaissent le chemin du retour et leur protégé, endormi ou hilare, se retrouve malgré lui à bon port!

Les véhicules automobiles

Quelle est cette « bibitte » bruyante, à odeurs étranges qui avance toute seule?   Monsieur le notaire est tellement fier de sa nouvelle « monture »! Sceptiques, apeurés mais fascinés, ses concitoyens en restent pantois… Va-t-il vraiment pouvoir se déplacer avec cet engin?

Comme à chaque époque, la représentation du changement fait peur. Les chevaux sont tellement pratiques et versatiles! Dans les champs comme sur les chemins, ils participent aux labours, au transport du foin, du bois, de l’eau d’érable… conduisent les familles à l’église, chez la parenté, en pique-nique. Et quelle sécurité à la fin d’une soirée de savoir que vos fidèles chevaux vous ramèneront au bercail quel que soit votre état!

Mais cette nouvelle machine va quand même plus vite et elle ne demande pas d’être nourrie deux fois par jour! Alors l’engouement citadin s’étend peu à peu aux villages et aux campagnes. Car l’automobile promet l’aventure! Aller plus loin, plus vite!

Pourtant avoir sa propre automobile signifie être assez fort pour tourner la manivelle pour la faire démarrer, être assez habile pour remplacer et même réparer les pneus lors des nombreuses crevaisons occasionnées par les clous perdus des fers des chevaux, être assez patient pour respecter les arrêts répétés obligés par la loi à chaque fois que vous croisez une voiture à cheval et être assez musclé pour désembourber votre véhicule sur les routes souvent détrempées pour ne dire impraticables!

Le chauffeur privé est le nouveau métier au goût du jour et il relègue au second plan tous les inconvénients cités… dans les cités justement! Dans la région, la plupart des hommes ont attendu que, finalement, le produit et l’infrastructure s’améliorent!